Projet Kayésien eau et assainissement d’appui à la diaspora et aux acteurs locaux
Villages de Gouthioubé, commune de Tafaçirga et Bafarara, commune de Sahel
Bénéficiaires : 14 835 personnes en 2023
Durée : 3 ans (2021 – 2023)
Budget : 602 k€ dont 304 k€ pour la phase 1 (2021).
Partenaires financiers français pour la phase 1 : SEDIF (128 k€ ; 42%) ; AESN (145,5 k€ ; 48%) ; Associations de la diaspora (22,5 k€ ; 7%) ; villages valorisé (4,8 k€ ; 2%) ; SEVES valorisé (3,2 k€ ; 1%).
Maitres d’ouvrage : Communes de Tafaçirga et Sahel
Opérateur-financeur : SEVES (France) et Groupe AGED-2AEP (Mali)
Situation avant-projet
Situés au cœur du sahel occidental ces deux villages connaissent depuis plusieurs décennies des problématiques liées à l’approvisionnement en eau potable et d’assainissement.
Concernant l’eau
Dans le village de Gouthioubé, comptant 3 000 habitants, l’approvisionnement en eau était assuré avant 2008 par 3 forages équipés de pompes à motricité humaine et par l’eau du fleuve Sénégal. En 2008, la diaspora a financé, en urgence et de manière transitoire, une mini-AEP pour desservir la population en eau potable. 13 ans après, la production et les capacités de l’AEP sont largement insuffisantes pour répondre aux besoins de la population. 2 bornes fontaines sur 8 sont ouvertes chaque jour de manière alternée pour limiter la pression sur la ressource et obliger les femmes et les jeunes filles à recourir à des sources alternatives. Elles attendent plusieurs heures par jour aux bornes fontaines et se rendent également au village voisin (5 km) pour s’approvisionner. Le service actuel est géré par une Association d’Usagers de l’Eau (AUE) villageoise peu professionnalisée et n’est pas viable financièrement.
Dans le village de Bafarara, comptant 11 000 habitants, l’approvisionnement en eau potable est assuré depuis 2011 par une AEP réalisée sur financement de la coopération allemande. Les infrastructures ont été dimensionnées pour une population de 5 000 habitants à 20 ans. Les pertes sont élevées (27%) et la production ne permet pas de répondre à la demande. Le service est géré par une AUE disposant d’une convention de délégation de service public (DSP) avec la commune, qui emploie du personnel d’exploitation, et est suivi par l’opérateur de suivi technique et financier (STEFI) régional.
Concernant l’assainissement
Les problèmes d’assainissement recensés dans les villages sont similaires à ceux des autres villages situés le long du fleuve Sénégal.
Les infrastructures communautaires notamment les écoles, medersas, centres de santé et mosquées sont pour partie dotées de latrines publiques. Les ouvrages sont généralement gérés par des structures de gestion des ouvrages communautaires.
Très majoritairement en milieu soninké, chaque femme mariée possède une latrine spécifique pour son ménage dans la concession. Les latrines sont en majorité de type « traditionnel » et de bonne conception (avec l’appui financier de la diaspora pour leur famille).
Les maillons évacuation et traitement des eaux usées et boues de vidange sont inexistants ou non formalisés.
Les grandes concessions possèdent majoritairement des puisards cimentés pour la collecte des eaux usées, situés dans les ruelles. Dans les petites concessions, les puisards sont réalisés de façons sommaires et débordent dans les ruelles entraînant une stagnation des eaux, la prolifération d’insectes et de moustiques.
Descriptif du projet
Les objectifs globaux du projet sont :
OG1 : Contribuer à l’atteinte des objectifs de la stratégie d’alimentation en eau potable et l’ODD6 dans le cercle de Kayes ;
OG2 : Améliorer les conditions de vie des habitants des 2 villages.
L’objectif spécifique est :
OS1 : Favoriser l’accès universel et équitable à un service d’eau potable et l’amélioration de l’hygiène et de l’assainissement dans les 2 villages du projet
Ce projet s’inscrit dans le cadre des Objectifs de Développement Durable (ODD) adoptés par l’ONU, et plus particulièrement de l’ODD 6, cible 6.1. (D’ici à 2030, assurer l’accès universel et équitable à l’eau potable, à un coût abordable), et indirectement des ODD 3 (santé, bien-être), ODD 5 (égalité entre les sexes), ODD 7 (Energies renouvelables).
Le projet est divisé en 3 phases successives :
La phase 1 (en cours) prévoit le renforcement de la production par la réalisation d’études géophysiques et de 2 forages productifs dans le centre de Bafarara et la réalisation d’études techniques de niveau avant-projet sommaire ; la réalisation d’études techniques de niveau avant-projet détaillé, d’études géotechniques pour l’implantation du château d’eau et les travaux de réhabilitation de l’AEP à Gouthioubé (réalisation d’un château d’eau métallique de 60 m3, équipement du forage avec un dispositif de pompage solaire et refoulement vers le château d’eau, connexion du château d’eau au réseau de distribution existant, réalisation de 4 branchements administratifs). Elle prévoit également une phase de concertation dans les 2 villages sur les conditions d’intervention et les modalités de gestion du service public de l’eau, l’organisation de la gestion du service à Gouthioubé et la professionnalisation de l’exploitation.
Les phases 2 et 3 permettront de réaliser les travaux d’équipement des nouveaux forages et d’optimisation du réseau à Bafarara, de réalisation des extensions du réseau de distribution à Gouthioubé pour permettre le développement des branchements privés, de réalisation de latrines avec dispositifs de lave-mains dans l’école de Gouthioubé et un travail sur la réglementation de l’assainissement et la promotion des équipements améliorés d’assainissement.
Description sommaire des ouvrages eau (Phase 1) :
A Gouthioubé : Réhabilitation de l’AEP existante à travers le refoulement et l’équipement du forage (16 m3/h) avec une pompe immergée alimentée par des panneaux photovoltaïques, dont l’eau est refoulée vers un château d’eau métallique de 60 m3, puis est distribuée dans le village. Le château d’eau sera connecté au réseau existant via un réseau PVC de 1 kml. L’eau sera ensuite distribuée via les 8 bornes fontaines existantes et 4 branchements communautaires. L’AEP sera en mesure de produire 80 m3/jour.
A Bafarara : Réalisation de 2 forages productifs ayant une capacité cumulée de 15 m3/h
Description sommaire des mesures d’accompagnement (Phase 1) :
Carte du projet